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Libération
30 ans, 30 portraits

Walid Joumblatt, l’ennui du mort vivant

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A 57 ans, le fils du chef de guerre druze assassiné en 1977 vit sous la menace et ne quitte plus son fief du Chouf libanais depuis sa rupture avec Damas.
(ABBAS)
publié le 8 novembre 2006 à 0h00
(mis à jour le 13 décembre 2024 à 7h47)

1994-2024. Les portraits de der de «Libé» célèbrent leurs 30 ans au fil d’un calendrier de l’avent un peu spécial : 30 ans, 30 portraits. A cette occasion, nous vous proposons chaque jour de décembre, de rédécouvrir un de ces portraits (et ses coulisses), balayant ces trois décennies, année par année. Aujourd’hui, une rencontre en 2006 avec le leader druze.

Comment ça se passe quand on est déjà mort ? Comment on mange, comment on rit, comment on vit ? Plus légèrement, semble-t-il. Walid Joumblatt est un «mort vivant» depuis qu’il a signé son propre arrêt de mort en pleine «révolution du Cèdre». Ce jour de printemps 2005, il a dit ce qui le tuait à petit feu depuis des années : il a nommé les assassins de son père, Kamal Joumblatt. Le 16 mars 1977, Walid avait 27 ans. Il était un jeune «branleur» qui collectionnait les Harley Davidson et les belles femmes. La guerre civile battait son plein, et son père, chef de la communauté druze et fondateur du Parti socialiste progressiste (PSP), était le maître à penser du camp islamo-progressiste allié aux Palestiniens… Des hommes armés ont arrêté sa voiture, à quelques centaines de mètres de son palais de Moukhtara. On retrouva le corps de Kamal Joumblatt criblé de balles. Il s’agissait du premier d’une longue liste d’assassinats politiques c