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Portrait

Garde alternative

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publié le 29 novembre 2006 à 0h16

Aujourd'hui, ils sont nombreux à choisir la garde alternée des enfants. Demain, combien seront-ils à choisir la garde alternée des amants ? Florence Ehnuel et son mari s'y essaient, sans prosélytisme particulier. Ils ont une quarantaine d'années, sont enseignants, ont quatre enfants. Depuis cinq ans, ils font chambre à part mais partagent le quotidien familial. Un week-end sur deux, chacun rejoint sa nouvelle moitié. Décryptage d'une tentative pour séparer sexualité et conjugalité. Et ce de façon paritaire, quand le XIXe siècle bourgeois accordait le vagabondage aux hommes et consignait les femmes. Preuve, aussi, que féminin ne rime pas forcément avec monogamie.

La maison. On est dans une grande ville du Sud. Pas loin d'une gare, dans un quartier populaire revisité bobo. Un rez-de-chaussée et un entresol, un jardin à l'abandon. Les gens qui habitent ici vivent plus dans les livres que sarcloir au poing et lingette à la main. Ils sont locataires. Elle dira: «Je n'ai pas une âme de propriétaire. Ni de la maison, ni du conjoint.» Impression d'un joyeux bordel sympathique. Des matelas jetés à même le sol, de vieux canapés et des rangées de vidéos. Et puis de nombreuses chambres.

Nageuse. Elle revient de la piscine. Elle a les cheveux humides qui dégoulinent sur un impossible pull bleu en grosse laine. Elle est toute frêle et il lui plaît d'exercer son corps de mère de famille nombreuse, d'intellectuelle autocentrée. Ancienne de Normale Sup, agrégée de philo, elle donne des

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