Monsieur le député maire joue les guides dans sa propre ville. D'un doigt, Jean-Marc Ayrault désigne la cité de Malakoff, prochainement réhabilitée. Il pointe un peu plus loin le stade Marcel-Saupin, terrain historique des «Canaris» dont un côté accueillera une maison des sciences humaines. Détaille les travaux d'une nouvelle ligne de tramway, s'attarde sur le château des ducs de Bretagne, en pleine rénovation. N'en finit pas de lister les travaux menés depuis qu'en 1989, il a ravi la ville à la droite. Et dans le tramway, qu'il emprunte comme n'importe lequel de ses administrés, le guide poursuit sa tournée, tout en répondant poliment et discrètement aux salutations des passagers.
Jean-Marc Ayrault peut se vanter de son bilan local. Incontesté même par ses adversaires de droite qui peinent à trouver un adversaire à sa mesure. «Après la fermeture des chantiers navals en 1986, Nantes sombrait dans une douce léthargie. Force est de reconnaître qu'il l'a réveillé», reconnaît du bout des lèvres un responsable nantais de l'UMP. Son parcours sans faute lui confère une stature à la Mauroy, celle d'un militant socialiste enraciné, longtemps ancré à la gauche du parti, dans le sillage de Jean Poperen. Un baron local, seigneur sur ses terres, qui a vu défiler les gouvernements sans jamais décrocher le maroquin ministériel que, souvent, la rumeur lui attribuait. «Cela ne me rend pas malade», assure le chef des 142 députés socialistes à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, s