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Portrait

L'or du Rhin

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publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Dans le monde du cinéma allemand, le nom de Bernd Eichinger est révéré comme celui d'un demi-dieu. Ailleurs, le rôle de monstre sacré serait plutôt dévolu à un grand acteur. Pas à un producteur. Mais, en Allemagne, cela fait déjà trois décennies que les succès cinématographiques se mesurent plus à l'argent qu'à la qualité esthétique des films. Et en la matière Bernd Eichinger est incontestablement le roi. Que des jackpots au compteur. Moi Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée..., c'est lui. Le Nom de la rose, c'est lui. Resident Evil, lui aussi. Les Particules élémentaires, encore lui. La Chute, cela ne pouvait être que lui. Et le Parfum, sorti en France le 4 octobre, aussi. C'est que monsieur Eichinger a la patience d'un chasseur. Il a attendu quinze ans avant de pouvoir acheter, pour 10 millions d'euros, le roman de son ami Patrick Süskind.

Bernd Eichinger arbore la panoplie parfaite du Dernier Nabab : lunettes fumées vertes, écharpe blanche, blazer bleu marine, porté sur jean et Converse.... Play-boy sur le retour, le producteur est visiblement épuisé par son activité débordante (il est aussi scénariste, réalisateur, metteur en scène d'opéra, fait parfois l'acteur), se laisse tomber d'un bloc dans son fauteuil. La presse allemande en a fait un personnage arrogant, et autoritaire, qui ne laisse aucune marge de manoeuvre aux réalisateurs qu'il emploie pour mettre en images ses visions à lui. Producteur d'oeuvres exigeantes

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