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Premier disciple

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publié le 29 décembre 2006 à 0h40

S'il est un chanceux de l'année, c'est bien Patrick Menucci. Passé de gueux de la politique à apôtre de Ségolène Royal. Même si on lui demande davantage de tourner les pages du grand livre de la campagne présidentielle que de porter la parole. «Un jour, raconte-il, je dis à Ségolène : "Untel est un con." "Ah bon, un con ?" Elle raccroche. Cinq minutes plus tard, elle me rappelle : "Untel est un con. Tu vois, Patrick, je le répète... Il ne faut plus le dire."»

Mi-molosse, mi-poupon, il savoure. Maintenant qu'il est dans l'organigramme, directeur adjoint chargé de l'organisation, ceux qui le connaissent disent de lui qu'il «vaut mieux que la première impression qu'il donne». Impitoyable landerneau qui, à la rentrée, se gondolait de le voir parmi les proches de la candidate à l'investiture du PS. Ils n'étaient qu'une poignée, cinq tout au plus. Qu'allait-elle faire de cet apparatchik malappris et macho ? De ce Marseillais joueur de bonneteau électoral ? Déjà qu'elle n'a pas le parti pour elle, souriaient les huiles. La députée Annick Le Petit y voyait au contraire un signe : «Quand elle l'a pris dans son staff, j'ai compris ce jour-là qu'elle voulait vraiment y aller. Et pour gagner.»

Il y a juste un an, Patrick Menucci, dans un petit bureau gris du PS, en est à son casse-tête du jour. Les Chiliens sollicitent la venue d'un socialiste français pour soutenir leur candidate à la présidentielle, Michelle Bachelet. Moscovici et DSK ont mieux à faire

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