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Libération
Portrait

Méfiez-vous des imitations

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publié le 5 février 2007 à 5h51

Il a un lourd passé de cow-boy. Ça fait quelques antécédents, quand on est accusé de rouler pour Sarkozy. Entre cinq et dix ans, il ne sortait pas sans son chapeau, son étoile, et sa Winchester en plastique. A l'école primaire de Cognac, ça passait. Coté rue et commerces, on le reconnaissait. Ses parents s'étaient habitués. Il allait déguisé, partout, à chaque heure du jour. Aujourd'hui, il pratique le cheval et le lasso uniquement le week-end, il ne déguise plus que sa voix, et jure qu'il n'a aucune admiration pour le shérif de la place Beauvau. Avec angoisse, il a consulté, ce matin-là, sa bio sur Wikipédia : «J'ai l'air d'un chauffeur de salle de l'UMP.» Il a laissé un message pour qu'on révise sa fiche. En France, les imitateurs ont, depuis Le Luron et Sébastien, souvent été de droite : «C'est vrai, mais ce n'est pas mon cas.»

C'est l'histoire d'un potache qui débarque en plein champ de bataille, et frôle l'enrôlement. Voix surdouée pour le canular téléphonique, Gérald Dahan a piégé une Ségolène Royal déjà mal en point. Il s'est changé en Premier ministre du Québec furieux d'entendre la candidate socialiste évoquer la souveraineté québécoise, a passé tous les barrages, une dizaine de collaborateurs, et dit son fait à la dame, laquelle a souri à l'idée d'offrir son indépendance à la Corse et, le soir même, en meeting, présenté les amitiés du Premier ministre à la foule. L'entourloupe révélée, les lieutenants ont crié au traquenard. Lui se souvient de Ségolène

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