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Libération
Portrait

Régatier par la nature

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publié le 28 avril 2007 à 7h28

Avec son allure de petit garçon pris la main dans le sac à sucettes, Sébastien Col semble un brin réservé pour diriger 16 hommes d'équipages. A 29 ans, le skippeur-barreur d'Areva Challenge, syndicat français disputant la 32e Coupe de l'America, possède pourtant, au-delà de ses faux airs de Tom Cruise, une force intérieure qui inspire le respect des gens de mer croisant son sillage. Une force qu'il semble puiser au fond de l'eau, élément structurant et récurrent de celui qui s'affirme comme l'un des meilleurs duellistes marins. Un art de guerrier dont il incarne bien peu le stéréotype habituel. Sauf que le faux calme abrite un vrai ambitieux. Jacques Mayol dans la peau de Michael Schumacher, ou l'inverse.

Papa et maman sont originaires de Lyon. «Mon père était menuisier. Il a construit son premier bateau au bord du Rhône.» Amoureux de l'Algérie, Raymond Col y retourne par la mer et travaille pour des chantiers navals. «Ils sont rentrés à Lyon pour me mettre au monde. Six mois après, on est retournés sur le bateau.» Comme s'il y avait toujours vécu. Pendant neuf ans, la goélette Inchallah, longue de 15 mètres, sera la maison de Sébastien. Avec sa soeur, de quatre ans sa cadette, il passe ses journées entre pêche, plongée et cours dispensés par leur mère. «Mon père prenait des boulots comme plongeur professionnel sur les digues du port d'Oran. L'été, on débarquait pour qu'il puisse faire du charter aux Baléares, en emmenant des touristes. Cela nous perme