On ne s’attend pas à ce qu’un acteur fraîchement césarisé vous file rencard un samedi soir au cinéma Apollo, au bout de l’avenue de la République, à Pontault-Combault. Là où les Mégane de Renault et autres Volkswagen Polo donnent dans le 77, côté plaques d’immatriculation. Bonne blague, a-t-on songé. Sauf que... Venant du meilleur second rôle millésime 2007 pour le Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret, il faut prudence garder. Parce que Kad Merad a pour habitude de fixer ses lieux de rendez-vous en fonction de sa route. A vous de la croiser.
Ce soir-là justement, il est attendu en grande pompe par le directeur de l'Apollo, qui s'est démené pour organiser un festival autour des films de Lioret. Le lauréat auréolé n'était pas obligé. Ça fait une trotte pour lui depuis Montfort-l'Amaury, résidence principale de la petite famille Merad. Quatre-vingts bornes exactement, au compteur de son coupé noir. Il arrive à l'heure et rincé. Se montre patient, accessible et souriant. Le projectionniste crève d'envie de lui déboucher un petit blanc. Laïus incontournable sur la production vinicole des familles, gâteaux secs et sucrés en guise d'accompagnement. On est loin du Fouquet's, et il a l'air d'aimer ça.
Il est heureux, Kad Merad. Parce que gamin, sous le toit familial d'un pavillon de Ris-Orangis, vissé en pyjama devant la télé, il rêvait de monter sur scène pour cueillir la statuette dorée. A l'époque, les murs de sa chambre sont recouverts de posters d'Elvis Presley