«Mon combat de tous les jours, c'est une miniplanète où tout le monde s'entraide.» Dans la bouche de Majid Kabdani, 38 ans, cela n'est pas un simple slogan. «Il a un projet par seconde, il lui fallait une fille dynamique qui suive», dit de lui Sophie Roth, 30 ans, sa femme depuis l'année dernière. Un imam et un prêtre ont béni leur union. Ces deux-là, c'est l'alliance du Nord et du Sud, du rond et du carré, de l'idéalisme et du pragmatisme, du différent et du pareil.
«C'est le monde qui va mal, moi je vais bien», chante Majid. Là est le secret d'A chacun ses vacances (ACSV), l'association de loisirs pour enfants et adolescents handicapés qu'ils ont montée il y a trois ans à Paris et qui fonctionne aujourd'hui comme une vraie PME avec une centaine d'adhérents, 21 salariés et une vingtaine de bénévoles. Ce mardi, Sophie supervise la réunion hebdomadaire de tous les animateurs au local de Montreuil. Chacun fait son bilan, puis on passe à l'organisation des ateliers de la semaine : sports collectifs, piscine, théâtre, VTT, informatique, musique, etc. A 16 h 30, la directrice file en renfort au cours de roller : «Je retrouve Jesson, il fut notre premier adhérent.» A 19 ans, c'était un jeune autiste sans structure d'accueil, qui restait tous les jours à la maison. «Il fait des bonds de joie. C'est sûr que d'être allé le chercher tous les jours pendant un an et demi, ça crée des liens», dit celle qui, de recherche de financements en nouveaux projet