L'apparence est bonhomme. Richard Prasquier, récemment élu président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), est rond au physique. Et, de l'avis de beaucoup, rond au moral. Silhouette courte et replète, crâne dégarni, grands yeux clairs, sourire désarmant, il est un interlocuteur attentif. Lorsqu'il est en déplacement, ce cardiologue donne son numéro de portable à ses patients. Au cours d'un voyage de presse organisé par le Crif en Israël, il a traversé le pays, téléphone collé à l'oreille, prodiguant conseils et réconfort à ses malades inquiets.
Pour autant, la présentation qui a été faite de lui après son élection à la tête du Crif l'agace. On l'a dit modéré, ouvert au dialogue, cultivé. Tout le contraire de son prédécesseur, Roger Cukierman, célèbre pour ses diatribes contre la politique arabe du gouvernement français ou l'antisémitisme vert-brun-rouge. «Il est plus consensuel et plus subtil que Roger Cukierman», affirme Joël Rochard, président du cercle Bernard Lazar. Jean-Yves Camus, autre membre actif de la communauté juive, tempère : «Il est très lisse.» Trop poli pour être honnête, le nouveau président du Crif ? Richard Prasquier durcit lui-même son portrait : «Votre journal a été très complaisant avec moi, et très sévère avec mon prédécesseur.» Lui tresse des louanges à Roger Cukierman : «Il a exprimé les craintes d'une très grande partie de la communauté juive de France, évitant à des mouvements extrémistes juifs de