Qu'elle marche seule dans la rue, petite et mince dans son jean, ou qu'elle soit assise en compagnie à la terrasse d'un des innombrables cafés de Liège, la cigarette au doigt, Carine Russo n'échappe pas aux regards. «Courage, continuez votre combat», viennent lui dire des passants qui s'arrêtent pour lui prendre les mains. Sa notoriété, Carine Russo sait bien qu'elle ne la doit pas à son tout nouveau statut de candidate au Sénat sur la liste du parti Ecolo aux élections générales du 10 juin, mais au fait d'être la mère de Mélissa, l'une des petites victimes violées et assassinées par le pédophile Marc Dutroux en 1995. L'affaire Dutroux, qui a traîné dix ans, entre la disparition de Mélissa et de son amie Julie Lejeune et la condamnation de leur bourreau, a révolutionné la Belgique. Elle a fait sortir des centaines de milliers de personnes dans la rue et ébranlé l'institution judiciaire. «Mon mari et moi ne voulions pas être les pauvres parents de la petite fille assassinée. Nous ne voulions pas qu'on nous plaigne. Nous revendiquions», dit Carine Russo pour expliquer son engagement politique d'aujourd'hui comme la continuité de son combat d'hier. Elle a cependant attendu de longues années avant de s'engager en politique, «par peur de la récupération».«Je n'ai peut-être pas de compétences politiques, mais j'ai une expérience de l'opposition politique, celle de la lutte d'un parti qui n'existait pas, le parti des gens qui demandaient des comptes», as
Portrait
L'autre côté de la mère
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publié le 30 mai 2007 à 8h01
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