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Libération
Portrait

A part à l'UMP

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publié le 2 juin 2007 à 8h06

Elle est installée au fond d'un café, boulevard Barbès. Devant son Coca, on dirait une cliente. Elle a de magnifiques cheveux de jais qu'elle prend soin de lisser et des yeux de biche allongés au khôl. Elle vient ici tous les vendredis depuis novembre. Jeannette Bougrab, 33 ans, est la candidate UMP dans la 18e circonscription de Paris. Elle n'est pas en terre conquise dans cet arrondissement tenu par la gauche depuis dix ans et où Royal a fait 62 %. Sa campagne, elle la mène à sa manière : un peu tête de mule, s'agrégeant des amitiés et des sympathies nouvelles, hors des réseaux habituels de son parti. En solitaire. D'ailleurs, elle a bien failli ne pas obtenir l'investiture.

Jeannette Bougrab garde des bottines à talon pour battre le pavé, de la Goutte-d'Or aux Abbesses et Montmartre. Vu les dénivelés et les escaliers, on se dit que ce n'est pas raisonnable. Elle fait donc campagne pour battre le socialiste sortant (et confiant) Christophe Caresche avec de mauvaises chaussures et peu de moyens. «Je suis allée chouiner vingt-cinq fois à l'UMP pour avoir un bureau. Le téléphone, c'est moi qui le paye. Je négocie partout : je demande un prix à l'imprimeur, des copains m'ont donné des sous, un ami artiste me loue un local.» Les élus locaux UMP trouvent qu'elle les snobe, et ce n'est pas faux. Mais ceux qui l'aident dans le XVIIIe expliquent : «C'est une affaire de coeur» ; elle les désigne par «mes amis». C'est drôle cette impression qu'en tournée dans sa c