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Portrait

Patti Smith, vintage

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Depuis 1975 et l’album «Horses», elle n’a pas bougé d’un poil, - fidèle à son négligé vestimentaire comme à son personnage de rockeuse engagée.
publié le 8 juin 2007 à 8h16

Patti Smith, dégoulinante de pluie, fait son entrée au Pavillon de la Reine, un leading small hotel of the world de la place des Vosges. Son grand chapeau, ses longs cheveux gris en papillotes et sa redingote élimée lui donnent l’allure d’un rabbin. C’est la styliste Ann ­Demeulemeester, spécialiste du négligé savant, qui l’habille : rabbi Patti est son égérie. «Elle fait tous mes vêtements.» Sur mesure : les manches de sa redingote se déboutonnent afin qu’elle puisse jouer de la clarinette sans faire craquer son habit. «Ann fait des fringues parfaites pour moi. Je peux me coucher tout habillée, me lever et monter aussi sec sur scène.» Sa chemise a dû faire la tournée européenne sans passage par la case laundry. «Les vêtements sont très importants pour moi : ils sont mon uniforme. Je porte encore des ­tee-shirts qui ont trente?ans d’âge.»

Dans la promo des sexagénaires célèbres, Patti n’entre pas dans la section calendrier Pirelli 2007 comme Sophia Loren, elle est plutôt tendance bobo crade : asexuée, puritaine, je ne teins pas mes cheveux et je vous emmerde. «Je me suis toujours habillée comme ça, proteste-t-elle. S ur la pochette de Horses, je suis photographiée avec ce que je portais ce jour-là.» Sauf que la chemise blanche est propre. «Oui, mais Robert avait exigé que je la lave et que je la repasse. Je l’ai fait pour lui», dit Patti, le poignet enrubanné de bracelets votifs de lycéenne.

Robert, c’est le photographe Robert Mapplethorpe. Patti Smith a toujours su choisir se

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