Menu
Libération
Portrait

Delphine Batho En sécurité auprès de Ségo

Article réservé aux abonnés
Delphine Batho, 34 ans, députée PS des Deux-Sèvres. Cette protégée de Dray, tout aussi soucieuse d’ «ordre juste», a hérité de la circonscription de Ségolène Royal.
publié le 2 juillet 2007 à 8h38

De prime abord on pense : raide, méfiante, d’un bloc. Mais l’allure contredit l’impression. Elle est racée comme une peinture florentine, avec ces cheveux blonds toujours attachés, ces yeux d’un bleu perçant et ce nez busqué qui, dans ce visage d’ange, donne la brusquerie qu’il faut à l’animal politique. Au frontispice de la maison Batho, édifice d’avant Machiavel, il pourrait être gravé : travail, respect, patrie. Et jamais, jure-t-elle, cynisme, calculs, manœuvres.

Delphine Batho, 34 ans, en croisade pour «l’ordre juste» selon sainte Ségolène, déesse et martyre de la politique française, est l’une des frissonnantes figures d’un parti fossilisé dans son cimetière des éléphants. Elle vient d’être élue députée de Melle (Deux-Sèvres), mignonne ville de 5 000 habitants qui, par la grâce de Mme Royal, trouva une place sur la carte de France.

Un cadeau, cette circonscription ? «Non, je ne le vois pas comme ça, c’est aussi du boulot», dit-elle, assez cassante, ne déployant guère l’onctueuse séduction d’une figure publique moderne. Comme Ségolène, elle est peu e xpansive ; comme Ségolène, elle secoue les lignes du PS ; comme Ségolène, elle se dit féministe et estime ne rien devoir à quiconque. Sauf à Ségolène, justement. Et à la gauche socialiste de Julien Dray, avec qui elle fit ses classes pendant dix ans après être passée par la Fidl, le syndicat lycéen, puis par SOS Racisme.

A Melle, les affiches de Delphine Batho (slogan : La fidélité et l’avenir) côtoient encore celles de Ségolè

Les plus lus