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Portrait

Gilberto Gil, il connaît la musique

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A 65 ans, la superstar de la chanson brésilienne et icône de la contre-culture a été reconduite par Lula à la tête du ministère de la Culture. Où il ne fait pas de la figuration.
Gilberto Gil. (Photo Daryan Dornelles)
publié le 20 juillet 2007 à 8h51

Aujourd’hui, il est en costume cravate. Ça ne lui arrive pas souvent. Quand il se «déguise en bureaucrate», c’est qu’il y a un événement officiel au ministère de la Culture. En l’occurrence, un colloque sur le rôle de la télévision publique à la représentation régionale du ministère, à Rio de Janeiro. Le ministre, c’est donc lui, cet homme courtois et souriant : Gilberto Gil, auteur, compositeur, interprète, superstar de la chanson brésilienne et icône de la contre-culture. Le second Noir brésilien à s’être vu confier un maroquin, après le roi Pelé.

Il s’est laissé pousser les dreadlocks mais les porte attachées. Il a arrêté la fumette à 50 ans. Il en a 65, mais ne les fait pas. Le visage est lisse, la silhouette filiforme. Il faut dire qu’il se traite bien : yoga, diète macrobiotique et crèmes. Gilberto Gil revendique sa «part féminine», mais il est parfaitement hétéro. Marié quatre fois, père de huit enfants (dont un tué dans un accident de voiture) et plusieurs fois grand-père.

Fin 2002, lorsque le leader de gauche Lula, fraîchement élu à la tête du Brésil, fait appel à lui, Gil accepte, dit-il, pour l’aider à relever le défi du changement social. Mais les critiques ne tardent pas à pleuvoir. Il exige en effet de ne pas abandonner totalement la scène. Au motif que le traitement de ministre ne lui suffit pas. 3 300 euros, plus de treize fois le salaire moyen. Pas grand-chose, il est vrai, comparé à ses cachets, car Gil vend des millions d