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Portrait

Droitier contrarié

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Jean-Marie Bockel, 57 ans, secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie. Catho et «fanamili», le maire de Mulhouse quitte sans regret un PS qui moquait son blairisme.
publié le 25 juillet 2007 à 8h54

En attendant son ministre, la chargée de communication s’étonne encore du monde où elle a mis les pieds : «Les conseillers de com’ de Sarkozy, c’est drôle, ils se ressemblent tous ! Ils n’ont pas la même tête que chez nous.»«Chez nous» ? Comprendre : à gauche. Chantal a du mal à réaliser qu’elle a changé de camp. Elle ne parle que d’«elle».«Elle a été courageuse.» «Elle a pris des risques.» «Les éléphants n’ont vraiment pas été chic avec elle.»

«Elle», c'est Ségolène Royal. Quelques minutes plus tard, à table, Jean-Marie Bockel récite spontanément ses états de service en faveur de la candidate socialiste. Il a présidé son comité de soutien dans le Haut-Rhin, l'a accueillie à Mulhouse, l'a servie sans état d'âme et a fait «loyalement» sa campagne jusqu'au bout. «Loyalement» : l'adverbe revient comme un leitmotiv dans la bouche du transfuge.

Comme pour alléger la conscience de ce catholique pratiquant et colonel de réserve, fils de notaire et neveu d'archiprêtre, rejeton de l'accouplement du sabre et du goupillon. Adolescent, il rêvait de devenir prêtre. Et il ne rate toujours pas la messe.

A la table du ministère, il sermonne le personnel, coupable de lui avoir servi du vin d'Alsace. L'intention était louable : c'est la production de son grand-père. Mais Jean-Marie Bockel ne boit pas de tokay : «Trop lourd, trop fort.»

Strict, Bockel est plutôt imperméable à l'humour. Quand il veut en faire preuve, il lâche : «La religion fait partie de ma We

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