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Libération
Portrait

Un Pygmée dans la ville

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publié le 26 juillet 2007 à 8h55

La curiosité est la plus forte. A quoi ressemble donc un Pygmée? Il traverse d'un pas lent la cour du siège de Greenpeace, dans l'est parisien, et se présente, d'une voix à peine audible: Adrien Sinafasi Makelo. Il a 49 ans, et mesure 1 mètre et 55 centimètres. Pas un de plus, pas un de moins. Un homme petit, pas un petit homme.

Rompant avec le sentiment d'infériorité devenu quasiment une seconde nature chez ses congénères, il se bat depuis des années pour la dignité des siens. A ses yeux, celle-ci passe naturellement par le respect de leur environnement traditionnel: la forêt. «Les Pygmées ont besoin d'espace pour survivre.» Porte-parole de l'association congolaise Dignité Pygmées, Adrien ne sillonne plus les bois de son enfance, mais les capitales occidentales pour tenter d'empêcher l'irréparable: la disparition progressive de l'une des dernières forêts primaires d'Afrique, celle de la république démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Au Congo-Brazzaville voisin, il est déjà bien tard.

Avant Paris, où il a récemment débarqué pour la première fois, Adrien Sinafasi Makelo s'est rendu à Bruxelles, Zurich, Amsterdam. Greenpeace, qui finance son voyage à travers l'Europe, assure la promotion du bonhomme avec son savoir-faire habituel. Adrien Sinafasi Makelo enchaîne les entretiens avec les médias. Avec, parfois, des surprises désagréables. Comme sur ce plateau d'une chaîne de la TNT dont le propriétaire est un industriel qui fait commerce du bois tropical et possède une my

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