Le passé semble, à première vue, celui qui lui sied le mieux. Son physique truffaldien, mi-Jean-Pierre Léaud mi-Bernard Menez, fleure bon la France d’avant. Sa garde-robe classieuse, son studio d’enregistrement empli de matériel vintage, la décoration de son deux-pièces parisien (cuirs et tissus usés, machine à café obsolète) signalent un goût certain pour l’ancien. Selon ses amis, il n’est pas rare de croiser Arnaud Fleurent-Didier un archet sous un bras, une baguette sous l’autre, arpentant les alentours de la place Clichy, qu’il ne quitte que pour aller voir des ballets. «Je ne m’habitue pas aux choses qui finissent» , reconnaît l’auteur des Poètes ont quitté Paris. «Proustien jusqu’au bout des ongles», il a lu deux fois la Recherche et y a trouvé «une mémoire de la littérature» qui l’émeut aux larmes. Une mémoire de la chanson française, c’est en partie ce à quoi ressemble sa musique. On songe à Polnareff pour le timbre gracile et les cordes raffinées. «Entre Ferré et Gainsbourg dans les bacs», nuance, malicieux, son site perso. Comme eux, Fleurent-Didier fait le lien entre deux traditions très françaises. D’un côté, l’attachement au format chanson, où priment les textes. De l’autre, une attention aiguë pour l’enrobage sonore des morceaux, qui court des arrangeurs sixties (De Roubaix, Colombier) à la musique électronique la plus actuelle. Car, sous ses airs anachroniques, le garçon est bien de son temps. Exploit rare, il parvient à réconcilier sur son nom deux des chape
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Pas tant à contre-temps
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par Auréliano TONET
publié le 24 août 2007 à 9h19
(mis à jour le 24 août 2007 à 9h19)
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