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Libération
Portrait

L'homme-sandwich

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par Auréliano TONET
publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Il a l'air au bout du rouleau. En un mois, il a rencontré des journalistes américains, anglais, brésiliens, tout heureux d'aller se faire voir chez ce Turc. Il est passé sur «toutes les chaînes» de son pays natal, a fait l'objet de dépêches des agences AFP, Reuters, AP. Les JT de TF1 et de France 2 l'ont pris en sandwich, 13 heures-20 heures. Le matin même, il s'est fait saucer par les vannes grasses des Grosses Têtes, en attendant un plateau sur M6. Dans le jargon, on appelle ça un emballement médiatique, et en l'espèce, l'expression est on ne peut plus idoine : emballer, Lil'Maaz sait y faire.

Un an durant, au restaurant Diyar de la place Jacques-Froment, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le jeune homme empaquette grec sur grec, en même temps qu'il enchante sa clientèle à base de vocalises vantant les bienfaits du kebab. En décembre dernier, un habitué du resto, employé d'un label musical voisin (EMC Records), flaire la bonne idée. Le temps d'enrober lesdites vocalises d'instrus orientales, de tourner un clip, de le passer en boucle sur YouTube, en rotation sur Dailymotion ; tiens, EMI vient mettre le paquet sur la communication, on les avait pas vus venir, mais tant mieux parce que nous voilà en août avec un tube, un vrai, qui arrive à point nommé pour l'été, grillé comme il faut. Et voilà Lil'Maaz devenu homme-sandwich, pardon, homme-kebab, un sticker Beur FM dans un coin du single, un autocollant France Kebab à côté, qu'on peine un peu à faire déballe

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