Il y a là Jan Kounen, regard translucide et tee-shirt floqué d'un cervelet. A côté, Frédéric Beigbeder qui joue tranquillement les utilités sur un canapé. A J - 7 de la sortie sur les écrans de 99 F, la promo a déjà creusé quelques cernes et affligé les silhouettes. Quand soudain arrive Jean Dujardin. Cheveu brillant, teint frais, sourire Ultra Brite, il chantonne du Stevie Wonder. Pimpant, smart. «Ça va très bien, et vous-même ?»
Jean Dujardin est censé les avoir à zéro. Il est quasiment de toutes les scènes de 99 F, adaptation par Kounen, réalisateur apte au film qui fâche (Doberman, Blueberry), du roman de Beigbeder, dandy auteur de best-sellers dont l'omniprésence médiatique peut fâcher. Et puis 99 F est son premier «gros film» depuis OSS 117 : Le Caire nid d'espions, qui lui a apporté la consécration de la critique deux ans après Brice de Nice, énorme carton dans les salles de cinéma mais pas de rédaction. Sans compter qu'il y a cette réputation : comme bien des rigolos, Dujardin dissimulerait un tourmenté.
Alors, certes, Jean Dujardin se dit «de nature angoissée», et il se ronge ses ongles, y compris là, en public. Mais quand il déplie les mains, ce n'est pas Verdun. Certes, Jean Dujardin dit que la promo est une sangsue qui oblige à «donner, donner, au public, aux journalistes». «Ça peut devenir lourd, y compris le trop-plein de gentillesse : on veut la photo, on veut le bisou. On dispose de votre image