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Libération
Portrait

L'écoloclaste

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Alice Audouin, 38 ans. Responsable du développement durable chez Havas Media France, cette pionnière, assez grande gueule, introduit la préoccupation écolo dans l'entreprise.
publié le 26 septembre 2007 à 9h48
(mis à jour le 26 septembre 2007 à 9h48)

Vous en avez vu beaucoup, vous, des écolos qui accrochent un bouclier en peau d'hippopotame sur le mur de leur salon ? Bon, d'accord, c'est un cadeau de son oncle, archéologue en Ethiopie. Alors, il faut bien, la pauvre, qu'elle se justifie : «Au XIXe siècle, les tribus étaient en symbiose avec la nature. Les hippopotames protégeaient les hommes en leur donnant leur peau.» Quelqu'un d'autre avait ­déjà dû lui faire la remarque.

On s'attendait à ce qu'Alice Audouin habite en périphérie de Paris, porte la moustache, sente la campagne et s'habille dans un sac à patates recyclable. On avait tout faux. Le grand studio au bouclier hippopotame est situé rue Saint-Sulpice, dans le très chic VIe arrondissement de Paris. Sa locataire est aussi grande et fine que l'animal en question devait être gros et court sur pattes. Pour le sac recyclable en revanche, on n'est pas tombé très loin : sa veste préférée, beige carton avec des imprimés noirs, est un pur produit de récup customisée. Presque aussi in que son cabas made in Utopia, espèce hybride entre la poche en plastique rembourrée et le sac de plage un peu classe. «Je suis à fond pour la mode éthique, mais il n'y a pas assez de choix dans les vêtements. En plus, ils sont beaucoup moins accessibles que la nourriture bio, que je trouve sans problème en bas de chez moi.» Elle se lève d'un bond, pose sa tasse de thé bio au chocolat et aux épices, et court chercher sa paire de baskets Veja : «Ça, c'est des top