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Libération
Portrait

Ras la robe

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

France Moulin se qualifie elle-même de «vieille fille». Lulu, son labrador de compagnon, semble acquiescer du regard. Ils sont tous deux installés dans un vaste salon du quartier toulousain des Antiquaires. Un appartement perché sous les toits où des meubles de récupération reposent entre poutres apparentes et briques rouges. A 45 ans, cette khâgneuse venue au barreau par accident, après un échec à Normale sup, apparaît épuisée par un imbroglio judiciaire qui s'étire depuis deux longues années. Une affaire complexe de blanchiment d'argent issu d'un trafic de stupéfiants, dans laquelle de nombreux numismates sont inquiétés. France Moulin est soupçonnée d'avoir «divulgué des informations issues d'une enquête à une tierce personne susceptible d'être mise en examen». Un délit puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Cette fille d'un fonctionnaire de l'aviation civile et d'une mère au foyer, aînée de deux soeurs, aurait dû s'appeler Romain. A 7 ans, au hasard d'une mutation paternelle, elle quitte Montmartre pour Toulouse. Et «chope très vite l'accent». Celui avec lequel elle parle aujourd'hui de son affaire. Sans rancoeur, en s'interrogeant naïvement : «Je ne comprends pas comment cette histoire a pu prendre une telle ampleur.» Elle a passé un mois derrière les barreaux après avoir été arrêtée et menottée sur les marches du palais de justice d'Orléans. C'était en avril 2005. A l'époque, sa détention provisoire avait provoqué l'émo

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