Menu
Libération
Portrait

Au temps en rire

Article réservé aux abonnés
publié le 13 novembre 2007 à 1h27

Ses oeuvres complètes d'artiste inaboutie, métamorphosée en miss météo farfelue et jubilatoire, racontent assez précisément Louise Bourgoin. 1) Une mire télé, traitée à la Paul Klee, premier de ses travaux d'écolière aux beaux-arts, comme une prescience d'un avenir vraiment pas écrit. 2) Un détournement coquin des canevas de nos grands-mères, tableautins champêtres chinés aux puces et retravaillés en brodeuse lubrique. La biche brame au clair de lune ? C'est parce que le cerf l'entreprend virilement. 3) Enfin, un manifeste féministe en polyester : à défaut d'hommes-objets, des objets-hommes sur lesquels s'asseoir, se vautrer, s'allonger. Mode de production de cette bricoleuse multifonctions : «J'ai moulé un copain avec de la résine, après l'avoir vaseliné. Pour qu'il respire, je lui avais mis un porte-gobelet dans la bouche. Pour le libérer, j'avais prévu une ponceuse vibrante. Mais j'ai dû y aller avec de petits ciseaux et je l'ai entaillé de-ci de-là.»

«Au temps» la laisser parler. L'état civil la prénomme Ariane. Mais, chez Canal +, Ariane Massenet est déjà en plateau, et comme elle est bonne camarade, elle devient Louise. Clin d'oeil à Louise Bourgeois, artiste qu'elle apprécie, comme elle aime Jeff Koons, Annette Messager ou Sophie Calle. Ce changement d'identité lui convient bien. Elle dit : «J'ai tendance à préférer Louise. A l'écran, elle est étudiée, contrôlée, parfaite. Louise, c'est l'Ariane que j'aurais voulu être. Elle est courageuse, elle dit l

Les plus lus