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Portrait

Un cas d'écolo

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Lester Brown Cette figure écologiste mondiale a eu raison avant tout le monde. A 73 ans, après une vie à convaincre, il est impatient et fatigué.
publié le 22 novembre 2007 à 1h37
(mis à jour le 22 novembre 2007 à 1h37)

Devant un plateau-repas, chez son éditeur parisien, il a l'air plutôt frêle et fatigué dans son grand corps d'échalas. Venu en France promouvoir son Plan B,Lester Brown vient de donner une conférence à l'Unesco au côté de Nicolas Hulot. Ni catastrophiste désabusé ni militant dogmatique, ce VIP américain de l'écologie fait partie de la catégorie des lucides. Cet homme a eu raison avant tout le monde. Et il sort de son chemin de croix - une vie à convaincre - un peu usé.

Les tomates. Le mythe Lester Brown démarre dans la modeste ferme de ses parents, dans le New Jersey. Alors ado, il décide avec son grand frère de cultiver des tomates après l'école. Pour 200 dollars, ils achètent un vieux tracteur et louent quelques champs. Très vite ils accèdent au très fermé Ten Ton Tomato Club, le cercle des producteurs de dix tonnes par acre. Lester a trouvé sa voie. Plus tard, à l'université, il sélectionne ses cours en fonction de son objectif agricole : techniques de cultures, sciences de la terre, chimie. «Ce que j'y ai appris m'a servi plus tard pour comprendre les questions d'environnement.» Son expérience de fermier a conditionné sa vision du monde.

L'Inde. Après avoir obtenu son diplôme en sciences agricoles, Lester Brown part vivre dans un village en Inde. Il a 21 ans, nous sommes en 1955. Il n'y reste que six mois, mais en revient marqué à vie. «J'ai vu une population en explosion. Et qui avait du mal à se nourrir. A l'époque

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