Au siège parisien de Google France, la cantine est placée dans une demi-rotonde haussmannienne donnant pleins feux sur la place de l'Opéra, et les ors éblouissants de la façade du théâtre lyrique viennent frapper les assiettes du réfectoire new age. Juste à côté se niche la «salle Hitchcock», où Larry Brilliant reçoit, à l'ombre d'une affiche originale de Vertigo.
Avec ceux de Sergey Brin et Larry Page (les deux fondateurs de Google) et celui de Eric Schmidt (son actuel PDG), Larry Brilliant, 63 ans, est le quatrième nom important à connaître pour tous ceux qu'intéresse, fascine, intrigue, inquiète ou amuse l'invraisemblable ascension de l'hydre Google. Il a été embauché il y a deux ans pour piloter la fondation philanthropique Google.org, qui promet de devenir l'une des plus importantes au monde, sinon la première.
Il n'y a pas tellement de mots d'aujourd'hui pour définir et qualifier la personne de Larry Brilliant. Il y a des mots d'hier, avec le risque de malentendus précieux qu'ils colportent : gentilhomme, humaniste, belle âme, bienfaiteur. Son profil et ses activités nous condamneront sans doute à inventer bientôt les mots de demain pour mieux appréhender ce nouveau capitalisme qu'il entend incarner et dont le mot d'ordre, gravé au frontispice de la compagnie californienne, commande de ne pas faire le mal («Don't be evil», slogan officiel de Google depuis sa naissance).
La feuille de route de Larry Brilliant tient en six mots : «Make the world a better pl