Dans la famille Bhutto, le linge sale se lave en public. Fatima, la nièce de Benazir, a toujours accusé sa célèbre tante et son époux, Asif Zardari, d'être responsables de la mort de son père, Murtaza, tué par des policiers en 1996. En septembre dernier, elle s'épanchait d'une plume acide dans le quotidien The News : «Benazir était Premier ministre à l'époque. Son gouvernement n'a arrêté aucun des policiers. Il a préféré arrêter les survivants et les témoins, dont deux sont morts mystérieusement en détention.» A l'époque des faits, Fatima interroge sa tante, qui lui rétorque : «Tu es très jeune, tu ne comprends pas comment marchent les lois.» Le tribunal chargé de l'enquête a estimé que l'assassinat n'avait pu se produire sans «l'approbation des plus hautes instances du gouvernement». Le procès est en cours. Benazir a toujours affirmé que son frère avait été éliminé par les services secrets de l'armée, pour lui porter préjudice à elle.
Au sein du Pakistan Peoples Party (PPP), le parti de Benazir, Fatima est décrite comme «une jeune fille en colère qui ne sait pas ce qu'elle dit». On affirme qu'elle est «entre de mauvaises mains», voire «manipulée par les services secrets pour diviser les Bhutto». Trois mois après l'article au vitriol de Fatima, la tante détestée mourrait à son tour dans un attentat. La nièce a gardé le silence, refusant de parler à la presse qui tentait de lui arracher quelques commentaires juteux. Drapé