Avouloir rencontrer Héléna Marienské, on tomberait dans le piège grossièrement ficelé pour gogos apeurés et fascinés à la fois par la dent dure des femmes phalliques ? Grand bien nous fasse ! Allons y voir !
Il faut dire que le ressort de l'attrape-couillon est joliment tendu. La dame est avenante et le pitch de son dernier ouvrage est succulent. Soit une fellation forcée qui se termine par le tranché net de l'objet contondant. Fait divers avéré réinterprété à la manière de La Fontaine, Tallemant des Réaux, Montaigne, Céline, Perec, Houellebecq, Angot, Ravalec. Ce jeu littéraire assez jubilatoire, bien que sans conséquences exagérées, permet à l'auteure de broder sur le motif tout en affirmant ses convictions «féministes». Elle justifie ainsi le recours au pastiche : «Il inverse le rapport de force : la violence y devient l'apanage de la narratrice. Joie de la dialectique et attentat à l'ordre phallique. Un temps privée de l'usage de la parole, la dominée du fait divers s'approprie par ma plume le verbe de l'autre et par là même son pouvoir.»
Si la couverture de l'ouvrage la joue bouche carmin croqueuse de cerises, en une allégorie assez téléphonée de l'oralité, Héléna Marienské n'hésite pas, elle aussi, à se repeindre les lèvres à l'heure de la séance photo. Mais pas en rouge, en rose. Et cela sans trop de soucis du temps qui passe, comme si elle avait décidé d'arrêter l'heure au cadran de la montre et qu'elle refusait qu'on la presse, tout en ne détestan