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Portrait

BCE, mon amour

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Jean-Claude Trichet Adresse affectueuse au président de la Banque centrale européenne, 65 ans. A l'heure où les élites françaises, auxquelles il appartient, le critiquent.
publié le 6 mars 2008 à 2h36
(mis à jour le 6 mars 2008 à 2h36)

Dire et écrire que Jean-Claude Trichet ne mène peut-être pas une mauvaise politique monétaire est, en France, un crime contre le bon goût. S'il y a bien un consensus hexagonal, c'est celui-ci : le président de la Banque centrale européenne (BCE) est un «psychorigide» responsable d'une bonne partie des maux français. S'il consentait à ramener les taux d'intérêt à 0 % (contre 4 % à l'heure actuelle), c'est sûr, tout irait mieux et la France quitterait enfin la queue du peloton de l'Europe du chômage. Cette diabolisation du personnage ne se retrouve nulle part ailleurs : au contraire, tous les pays européens louent les qualités de ce Français qui a fait toute sa carrière au service de la «Grande Nation» avant d'atterrir à Francfort, en 2003.

«Puisque tu l'aimes tant, fais donc son portrait et explique-nous pourquoi tu le trouves si convaincant», m'a lancé le responsable de la page Portrait, en dissimulant à peine sa perplexité devant cette mission impossible. Même s'il ne s'agit pas d'amour, tentons donc l'exercice au risque d'être apologétique. Au moins, ça changera Trichet de ne pas être passé au laminoir.

Jean-Claude Trichet, contrairement à une croyance commune, ne vit pas terré dans son bureau au trente-cinquième étage de la tour de la BCE à Francfort : à la différence du patron de la Réserve fédérale américaine, il parle, n'est pas avare d'interviews et de rencontres. Mais il est vrai que, si on y prête attention, on se rend compte qu'il répète à chaque fois les mê

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