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Libération
Portrait

Délivrez-nous du mâle

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publié le 18 mars 2008 à 2h44

Il n'est pas grand mais il est presque trop beau pour être vrai, ce qui tombe bien puisqu'il a l'air faux - tendrement faux. Entre une chevelure de soie civilisée et des lèvres ourlées au pinceau, son regard de tigre au feuillage est tantôt fuyant, tantôt bizarrement intrusif, comme si l'obsédant souci de soi ne pouvait céder qu'à de brusques audaces, de brèves incursions dans la vie des autres. Quand il parle, sous les plis d'une extrême politesse et d'un enthousiasme timide, presque enfantin, il semble dedans et dehors, intelligent et stupide, sympathique et indifférent, bref, indéterminé, si bien qu'il est impossible de faire le point sur lui. On dirait qu'il a quelqu'un derrière lui. Mais qui ?

Pas son père, le démographe Philippe Fargues, spécialiste du monde arabe, puisqu'il enseigne au Caire. Ni sa mère, professeure d'espagnol, puisqu'elle vit au Cameroun. Ni la mère congolaise de ses deux enfants, puisqu'ils sont séparés : de cette rupture, Fargues a fait un roman, J'étais derrière toi, «où tout est rigoureusement vrai», et qui reste, outre un récit précis sur le masochisme d'un homme, la violence d'une femme et l'infantile emprise réciproque dans un couple, son beau succès : 80 000 exemplaires vendus, puis 110 000 en Folio. Et deux ans sans que son ex-femme lui parle.

Pas davantage l'écrivain égyptien Georges Henein, mort en 1973, à qui il consacra des recherches au Caire, une maîtrise et son premier texte - Georges Henein qui écrivait : «Quelque chos

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