Menu
Libération
Portrait

Planches de salut

Article réservé aux abonnés
publié le 3 mai 2008 à 3h19
(mis à jour le 3 mai 2008 à 3h19)

Manu Larcenet a 38 ans, un pull camionneur avec des taches et une Nissan Micra «plus ou moins dorée», qui appartenait à sa mère. Il est affable et ouvre les vannes sans délai. «Je suis malade. Il est possible que je dise n'importe quoi. On le mettra sur le compte de la fièvre.» Mais il ne dit pas n'importe quoi. Il se raconte grandir. Et raconte la bande dessinée telle qu'elle est. «Le seul truc que je sais faire.» Il est auteur à succès, avec ses séries le Combat ordinaire et le Retour à la terre, scénarisé par son ami Jean-Yves Ferri. Comme tous les jours de semaine, en milieu de matinée, il arrive à son studio de travail, dans un petit bourg des coteaux du Beaujolais. Manu Larcenet a 12 ans. Son père est cadre supérieur, sa mère terminera sa carrière sous-chef comptable. Il a un frère, de deux ans plus jeune. Il s'ennuie à Vélizy dans les Yvelines. Mais quand il recopie des bandes dessinées (choisies au hasard par sa mère, l'école franco-belge autant que F'murr ou Muñoz), il n'est «plus malheureux». Il ne s'arrêtera plus de dessiner : une planche par jour, du lundi au vendredi.

Aujourd'hui, la presse généraliste paresse à le classer parmi la «nouvelle» bande dessinée française avec Christophe Blain, Marjane Satrapi, David B.. Lui a «tellement voulu en faire partie», mais a été déçu en rencontrant certaines de ses têtes de file. Il n'est ami qu'avec Lewis Trondheim et travaille avec Joann Sfar. Avec Jean-Christophe Menu, de l

Les plus lus