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Porté par les potes

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publié le 9 août 2008 à 4h34

Comme un miraculé. Malien arrivé en France par une filière clandestine, Sara Camara a été régularisé après avoir vécu dix-huit ans en clandestin. Il avoue qu'il revient de loin, que, seul, il se serait sans doute embourbé dans les labyrinthes administratifs. «Je n'aurais jamais pu faire ces démarches sans aide, même si j'en avais envie, assure ce quadragénaire d'un minuscule filet de voix. Pour les sans-papiers, c'est trop compliqué, on est perdus.» Le radeau de sauvetage de cet agent d'entretien à la Conciergerie, à Paris : deux collègues qui ont remué ciel et terre pour l'aider à arracher son titre de séjour. Deux ans de «procédure kafkaïenne», selon l'un de ses anges gardiens, Jean-Luc Thouvenin, chargé du personnel. Une mobilisation tambours battants. Et très vite, l'impression de marcher sur la tête. «On a naïvement pensé que l'affaire se réglerait facilement, avant de sentir qu'on naviguait à contre-courant»,raconte son ami informaticien, Mohamed Ziane. Les trois compères se heurtent à la politique de serrage de vis en matière d'immigration et à l'arbitraire des critères ouvrant à la régularisation. Malgré des états de service exemplaires, Sara n'y répond pas vraiment. Sa femme et ses enfants vivent au Mali, il ne travaille pas dans la restauration, le bâtiment ou d'autres secteurs en tension.

Dès le départ, les associations leur conseillent de médiatiser son cas. Car sans grabuge, on trouve portes closes, et qu'«un dossier béton» mais co