La veille, à coups de marteau, elle a fracassé les suites mochasses du Royal Monceau, palace mettant en scène sa destruction-réfection. C'était sa première escapade de jeune maman, condamnée par la faculté à la sagesse et à l'abstinence, le temps de se débarrasser de son précieux fardeau. Mélanie Thierry, 27 ans, actrice, donnait le bras à Raphaël, 32 ans, chanteur. Et les jeunes parents échappaient aux vagissements de Roman, 33 jours, pour reprendre le cours de leur ancienne histoire, celle d'un duo de baby faces au romantisme mignard laissant croire que les romances qui durent six ans (autant dire un siècle au XXIe.), valent eau de jouvence.
On est le lendemain, dans un restaurant en pente des rues de Montmartre. C'est l'après-midi des siestes étoilées de sueur pour les bébés gigoteurs, quand se carapatent les mères à double emploi qui auraient préféré rester à raboter leur gueule de bois. Raphaël dit ne pas craindre les ivresses qui roulent leurs illuminations sous les tables des saisons sans enfer. Mélanie Thierry, elle, parle tout simplement de «première cuite depuis l'accouchement» et ça a l'air de résonner encore sévère entre ses tympans. Quand elle a quitté leur nid-de-pie, il lui a lancé d'une voix endormie, à l'ironie attendrie: «Pas de bol que ça tombe aujourd'hui, cet entretien.» Ce qui n'empêche pas la fausse plaintive aux kilos déjà enfuis, de se réjouir de la prochaine échappée prévue. Ce sera pour le concert de Bruce Springsteen, le rocker