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Libération
Portrait

Banane mûre

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publié le 3 septembre 2008 à 4h50

Les Stray Cats auront brillé presque trente ans comme une lanterne à la proue du navire du rock'n'roll. «Mais un moment, il faut tourner la page et dire adieu à sa jeunesse», explique Brian Setzer, le guitariste fondateur, chanteur et parolier du trio (contrebasse, batterie, guitare) né en 1979 dans le Queens, quartier de New York. «On visite une dernière fois les fans. Ensuite, on fermera la maison. La fin des Stray Cats c'est aussi la fin de notre adolescence à tous les trois. A presque 50 ans, je suis fatigué par les tournées. En fait, on me paie pour voyager car, personnellement, je jouerais gratuitement», raconte-t-il le lendemain d'un concert à Helsinki. Le virtuose de la Gretsch, guitare demi-caisse des années 50, est vif, amical, mais un peu fripé ce matin-là : «Après le concert, pas moyen de fermer l'oeil! D'abord il y a eu de la techno dans l'hôtel à faire trembler les murs de ma piaule. Et quand la boîte a fermé, les derniers fêtards ont remis ça dans une chambre pile au-dessus la mienne ! J'ai bien cru que ces cons allaient desceller le lustre ! A 6 heures du mat' j'ai fini par balancer mes bottes au plafond, de rage.»

Dès lors, on comprend mieux les raisons profondes de la tournée d'adieu des Stray Cats (les chats errants), groupe pastoral de rock'n'roll qui s'est dissous, reformé et se sera produit tantôt dans des cages d'escalier («Je me souviens avoir joué devant dix personnes») tantôt dans des salles de 15 000 places. Les Stray Cat

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