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Libération
Portrait

Dame !

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publié le 4 septembre 2008 à 4h51

1. Difficile d'avoir des réponses à des questions qu'on a oublié de poser. Carole Bouquet aurait fait de l'athlétisme quand elle était adolescente. Elle venait d'échapper aux dominicaines de Mortefontaine et, au lieu de se mirer dans les eaux claires, elle préférait se promener sur les pistes en cendrée. Sprint ou saut en hauteur ? On ne saura pas et c'est mieux comme ça. Cela permettra de continuer à l'imaginer lanceuse de poids.

2. Il n'y a qu'elle qui puisse se permettre de quitter ses sandalettes et de poser ses jolis petons dénudés sur les fauteuils du Ritz sans que cela passe pour de la goujaterie de mamie goutteuse ou pour de la provocation crasse de bolchevique aux petits pieds.

3. Une tunique marocaine mauve, un pantalon vert pomme. Le tout faisant assez «summer of love», même si la présidente du jury du festival de Deauville ne répond pas exactement à la définition de la baba cool maintenue. Si elle était trop jeune pour Woodstock, se souvenir qu'à 20 ans, cet obscur objet des désirs bunueliens hantait le Chelsea Hotel et fréquentait la Factory du révérend père Warhol.

4. Il fait très chaud. Elle est un peu en retard. Pas une trace d'exténuation, pas une auréole de sueur. Maquillage zéro. Rien qu'un regard gris un peu flou qui lui blanchit le fond de l'oeil, tel le masque livide de quelqu'une qui en aurait tant vu qu'à la fin plus rien ne la ferait ciller. Fut un temps, elle citait d'Ormesson: «Ma vie est une fête en larmes.»