Son mot préféré est «combat». Parce qu’il faut des gens pour monter au créneau, dit-elle, et que l’époque est au mou. Aussi la voit-on plus souvent qu’à son goût à la télé, où l’on admire sa pédagogie et son sang-froid. Elle n’est jamais agressive, mais elle laboure implacablement son sillon.
De sa vie intime, on saura peu, sinon qu'elle a été une enfant farouche, qui s'ennuyait à attendre d'être adulte.Et plus on parle avec elle, plus on se dit que cette retenue, ce self-control est à la fois sa force et sa faiblesse. La force qui lui permet de garder son calme dans les tempêtes idéologiques - voire face à une entarteuse comme l'an passé à Bruxelles -, mais dont l'envers est une fragilité, un trop de vérité à protéger, comme si elle n'avait pas pris le temps de fabriquer le «héros» privé que les journalistes attendent de tout personnage public. Mis à part un goût pour le chocolat et les animaux sauvages, il faudra saisir Caroline Fourest par ses chroniques dans le Monde, sur France Culture et à Charlie Hebdo. Et surtout par ses livres, écrits seule comme comme Frère Tariq (2004) ou la Tentation obscurantiste (Grasset, Prix du livre politique 2006), ou à quatre mains avec sa compagne, la politologue Fiammetta Venner, Tirs croisés, la laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman (2003) et les Nouveaux Soldats du pape, programmé pour la venue en France de Benoît XVI.
Débarquée d'Aix-en-Provence à Paris à 14