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Portrait

Le baveux se rebiffe

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Karim Achoui Cet avocat du grand banditisme vient, à 41 ans, de réchapper à une tentative d'assassinat. Avant de comparaître aux assises comme accusé, il publie un livre plaidoyer.
publié le 18 septembre 2008 à 5h03
(mis à jour le 18 septembre 2008 à 5h03)

Cheveux gominés, costume Smalto, souliers Berluti, Maître Karim Achoui, rescapé d'une tentative d'assassinat par deux motards casqués, collectionne les montres Rolex, les bronzes grecs, les voitures de sport, les belles filles, les clients bandits, les ennemis policiers et les ennuis judiciaires. A 41 ans, le voilà bientôt renvoyé devant la cour d'assises de Paris, accusé de complicité dans l'évasion du braqueur de fourgons blindés «Nino» Ferrara et de participation à «l'association de malfaiteurs». Encaisser des balles de gros calibre en plein Paris pour un avocat, ce n'est déjà pas banal, mais se retrouver de l'autre côté de la barre aux assises, c'est le monde à l'envers. Du coup, le «baveux» du milieu se rebiffe.

A quinze jours de son procès, Karim Achoui dégaine un livre plaidoyer : un Avocat à abattre, charge contre les flics, dénonce un prétendu «complot policier». Il a hésité à recevoir Libération par crainte qu'on ne «l'assassine au bazooka» mais plaide finalement sa cause pendant trois heures, enflammé et véhément, dans son somptueux mais sombre cabinet du boulevard Raspail, tout de noir et de violet. Rompu à la défense des voyous, Me Achoui défend sa peau de la même manière. Il nie tout. Se dit innocent. Proteste. Réfute même ses travers les plus mineurs, comme sa possession d'une Ferrari. Accuse en retour la police : «Comme je suis un brillant pénaliste et que j'ai réussi à faire libérer de gros truands, une frange

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