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Calendrier de l'avent

30 portraits pour 30 ans de Der de «Libé»

30 ans, 30 portraitsdossier
Devenu iconique, le portrait de dernière page du journal est né en 1994. Pour célébrer son anniversaire, pendant tout le mois de décembre, retrouvez chaque jour un personnage croqué par année. Et les coulisses de la rencontre.
(Coco/Liberation)
publié le 1er décembre 2024 à 11h55

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La Der de Libé a aujourd’hui 30 ans. Et pour fêter cet anniversaire, nous republions 30 portraits, un par année écoulée, agrémentés d’un making-of, farci des anecdotes et du retour d’expérience des rédacteurs et rédactrices maison qui se sont saisis de ces personnalités, connues ou inconnues, au fil du temps.

La Der de Libé est née à l’automne 1994. L’idée initiale est assez simple, et n’a pas varié. La une du journal évoque le monde tel qu’il va mal. La Der se saisit de l’individu. Plan large et plan serré. Macro et micro. Le multiple et l’un.

En 1994, les évolutions techniques permettent de libérer la dernière page du journal des informations de dernière minute. Le repiquage est désormais possible dans les rubriques intérieures. Cet espace très visible va devenir une contre-une. Soutenue par Serge July, Marie Guichoux va le mettre en forme, en mots et en images. Et, de façon très démocratique, la Der va accueillir un portrait personnel, d’anonyme ou de connu, de militant ou de dirigeant, de particulier ou de standardisé, d’atypique ou d’ultranormé. Le champ des possibles sera labouré. Il y aura en Der des politiques et des artistes, des musiciens et des sportifs, des syndicalistes et des chercheurs, des salariés et des chômeurs, des rêveurs et des navigateurs. Ils et elles seront Français et étrangers, hommes et femmes, hétéros et gays, noirs et blancs, gentils et méchants, doux angelots et noires crapules en une universalité d’attention et de curiosité.

Pour qu’il y ait portrait de Der, il faut qu’il y ait rencontre. Jamais nous n’y avons dérogé. Cela nous prive de l’accès à certaines personnalités qui, pour vivre riches et heureuses, préfèrent vivre cachées. Tant pis ! Et puis, il faut que ce soit en tête à tête, si possible chez l’impétrant. Aller à domicile permet d’admirer la vue et d’évaluer le niveau social, de scanner la bibliothèque avant d’aller voir comment sont décorées les toilettes et ce que masque le paravent du devant.

Pour qu’il y ait Der, il faut qu’il y ait photo originale. Ce qui inquiète parfois des divas très contrôleuses de leur image et qui ne supportent pas de se livrer à l’objectif. Car sur la Der, il y a deux auteurs, le rédacteur et le photographe, deux regards, deux approches qui ne sont pas forcément coordonnées et c’est tant mieux.

La presse généraliste a toujours eu le goût du portrait. Mais c’était souvent un profil en situation. Un ministre à la veille d’un projet de loi, un avant-centre le matin d’un match, une star quand elle sortait un album. On était sur ce que les gens «font», plus que sur ce qu’ils «sont». La Der de Libé va se concentrer sur les registres personnels. Il va s’agir souvent d’une étude de caractère et d’un profil psychologique. On peut parler d’un grand reportage dans la tête de l’autre. Il y est question de religion et d’argent, d’ascendants et de descendants, de goûts et de couleurs, de sentiments et de sexe, d’auto-analyse et de cauchemars récurrents, de banalités et de folies. Cela donne une approche au plus près, au risque que le privé émerge. A charge pour le journaliste d’éviter qu’il le submerge et de se fixer des limites, guidé par une honnêteté humaine minimale vu qu’en ces registres subjectifs, l’objectivité et le moralisme sont inopérants.

Depuis 1994, près de 8 000 portraits ont été publiés. Voici une sélection de 30 d’entre eux. Bonne lecture.

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