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Libération
Le portrait

Abdelkrim Grini, son droit chemin

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Fier produit de la méritocratie, le très communicant procureur d’Alès (Gard) prône une politique pénale plus ferme et réactive.
Abdelkrim Grini, à Alès (Gard), le 23 juin 2025. (Naïma Lecomte/Naïma Lecomte)
publié le 5 juillet 2025 à 13h57

Abdelkrim Grini en rit, à l’évidence conscient de tenir là une punchline : «Je dois être le seul procureur de France à avoir eu une carte de séjour.» Arrivé en France à 4 ans, naturalisé à 19 et avocat à 26, le procureur d’Alès (Gard) dit s’être rangé tôt derrière le droit pour combattre la haine et la discrimination. Face aux boîtes de nuit montpelliéraines qui lui refusaient l’entrée en raison de ses origines maghrébines, plutôt que d’y mettre le feu (option un temps envisagée), l’adolescent avait finalement misé sur la sagesse : potasser la loi, faire valoir ses droits et les faire condamner.

Mais en avril 2025, ses certitudes s’envolent. Comment ne pas se cabrer face à cet ancien élu RN qui, sur X, a confondu (sciemment ou non ?) le nom du procureur en charge du dossier avec celui du meurtrier d’un fidèle musulman, poignardé dans une mosquée dans le Gard ? «Ça m’a heurté, choqué et chagriné. Être qualifié de meurtrier sur la seule base de la consonance maghrébine de mon nom me révulse. C’est tout ce contre quoi je me bats depuis mon enfance.»

Fa