En une fraction de seconde, la voilà sous la table. «Du bois, du bois !» Pliée comme une crêpe, elle effleure le pied du canapé sur lequel elle trône. Soulagement : après avoir évoqué sa peur de «la maladie», elle vient de conjurer le sort. Comme quoi : on peut défiler pour Thierry Mugler, Karl Lagerfeld, Givenchy ou Lanvin, figurer dans le Guinness des records pour des jambes interminables (1,26 m), et, comme un Français sur trois, se révéler superstitieuse.
Outre les incontournables (chats noirs et échelles) Adriana Karembeu croit à une farandole d’autres «conneries». Hors de question de lever les pieds quand quelqu’un fait le ménage. «Sinon, pas de mariage.» Si, par mégarde, on venait à piétiner une plaque d’égout, «il faut vite marcher dessus avec l’autre pied». C’est noté.
On s’est refait le film avant la rencontre : la top model iconique des années 90, perchée sur ses talons de douze, qui happe tout sur son passage. Encouragée par quelques «mon moi adolescent est jaloux», «la chance !» on se voyait déjà face à elle, ridiculement riquiqui. Loin de nos fantasmes, Adriana Karembeu (Adriana Ohanian Sklenarikova sur ses papiers d’identité) apparaît, dans le hall d’un chic hôtel parisien, d’une simplicité déconcertante.
Tee-shirt blanc. Jeans. Valise kaki. Face à son 1,84 m et son CV long comme le bras, on tend machinalement la main. Pas le style de la maison : elle claque la bise et enchaîne les «hugs» à l’américaine. Tis