Combien d’ados et de préados ont été traumatisés par l’Exorciste ? Si l’on en croit un rapide sondage mené sur un échantillon pas tout à fait représentatif de deux personnes, l’intervieweuse et l’interviewé, la réponse est sans appel : 100 %. Aldebert en a carrément développé des tocs. Le gamin a 11 ans, posé sur le canapé avec son paternel, à une époque où limites d’âge et temps d’écran n’ont pas la cote. La télé l’avale tout cru. La musique, la mise en scène : du génie. Terrifiant, mais magistral. Le gosse prend la température : «Ça existe la possession, papa ?» Le concept de tempête émotionnelle n’est pas encore arrivé à Besançon. Le daron acquiesce. «Et là, je prends cher.» Ça lui collera aux basques deux ans. Deux ans à taper sept fois du pied sur le mur avant de se coucher et à calculer la distance parfaite entre ses yeux et le haut de sa couette, remontée jusqu’au front. Dans son jardin de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), enveloppé d’une odeur de fleur d’oranger dont il est bien incapable de nous désigner la source, le chanteur star des enfants validé par les parents accole à cette époque le terme de «souffrance», mais comme il évoquera son amour du metal ou ses conneries pubères. D’un ton badin, sans gravité. Au bout de deux ans, le trauma s’envole, la passion de l’épouvante demeure. Il faut désormais le voir se contorsio
Le portrait
Aldebert, l’Hell aux enfants
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Aldebert, chez lui dans les Hauts-de-Seine, le 27 mars. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 16 avril 2025 à 15h39
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