L’interphone d’Alexander Samuel est un piège. Le nom est un prénom, et le prénom est un nom. Alors, quatre étages plus haut, quand le photographe passe le seuil de l’appartement : «Bonjour Samuel !» Raté. Alexander n’a pas débunké. C’est la seule fausse information qu’il laissera entrer. Ce biologiste étudie la fraude scientifique. Il démêle le vrai du faux. Il cherche l’exactitude, il sonde la certitude. Il confronte les complotistes aux spécialistes. Ses deux dadas : l’impact des gaz lacrymogènes dans les manifestations de gilets jaunes et, depuis 2020, la lutte contre la désinformation sur le Covid-19. Quitte à s’attirer les foudres sur Internet et les affres des procès.
Il ne s’agirait pas d’écrire une fake news sur Alexander Samuel. Pour un portrait, sa page Wikipédia est forcément authentifiée : le principal intéressé a lui-même rédigé le paragraphe «situation personnelle», tartinant au passage dix lignes sur sa carrière de chanteur dans un groupe de metal. A 37 ans, Alexander Samuel est «docteur en biologie moléculaire» et «enseignant en maths et sciences dans