Page 57, au format poche : «Alice passait une grande partie de sa vie sur ses mains, elle a pris une balle dans le bras. Je courais pour gagner ma vie, j’ai pris des balles dans la cheville, la cuisse et le poumon. C’est ma sœur qui a fait cette observation il y a quelques mois. Aujourd’hui, dans un de ses longs messages d’amour, elle m’a dit que les épreuves les plus difficiles arrivent aux gens capables de les relever. Ma sœur, c’est mon héros.»
L’auteur n’est pas romancier, mais, à l’origine, rugbyman professionnel, et il évoque l’infernale soirée du 13 novembre 2015 où, avec sa frangine et des amis, il se trouvait devant le Petit Cambodge, une des terrasses entrées dans l’histoire pour avoir figuré sur la trajectoire funeste des commandos islamistes ayant semé la désolation à Paris et à Saint-Denis. Dans son récit poignant de sincérité, Mais ne sombre pas, Aristide Barraud détaille comment il a pu surmonter le désarroi, sans réussir pour autant le pari qu’il s’était fixé de retrouver le chemin des terrains. Contrairement à sa sœur cadette qui, elle, est parvenue à reconstituer les morceaux éparpillés d’un rêve de carrière artistique entretenu depuis l’âge de «8 ou 9 ans».
Au seuil de la rencontre journalistique, Alice Barraud n’a pas fait mystère d’une «appréhension» liminaire, argumentée sans rechigner : «Après les attentats, Aristide et moi avions décliné d