Le geste est discret. Elle tapote sur les petits sachets de sucre posés à côté de sa tasse de thé… Dans sa tête, elle compte. Un, deux, trois. Tout va bien. Trois et pas deux. Sinon, il aurait fallu en demander un supplémentaire au serveur. Alice Pol déteste les paires. Alors, elle compte. Tout le temps. Capable de faire trois fois le tour d’un rond-point après avoir raté sa route. Dans son sac, il y a un trèfle à quatre feuilles. Autour de son cou, une petite médaille offerte par une amie corse qui chaque année lui enlève le «mauvais œil». Médaille qu’elle ne peut quitter, et qu’elle coince dans son soutien-gorge ou qu’elle glisse dans sa culotte lors d’un tournage. Elle raconte cela en se marrant avec une simplicité déroutante.
Une simplicité qui ne l’absout pas d’une complexité intéressante à scruter. Sans vouloir la contrarier, la comédienne affiche deux principaux traits de caractères. Une hyperactive dotée d’une hypersensibilité.
L’hyperactive
Depuis 2007, pas une année de cinéma sans sa bouille et ses yeux noirs rieurs sur les écrans. Aux quelques apparitions dans des séries télé comme Plus Belle la Vie ont succédé une pièce de théâtre dont elle est l’autrice C’est tout droit… ou l’inverse , une pub Ikea réalisée par Pascal Chaumeil qui la rappelle pour un long métrage Un plan parfait. Elle joue alors aux côtés de Dany Boon