On dirait une reine de la finance reconvertie en fleuriste, une dominatrice qui aurait raccroché cuir et fouets pour ouvrir un salon de thé. Lorsque Alma Pöysti nous accueille dans le hall d’un hôtel parisien du neuvième arrondissement, bottes hautes lustrées, veste cintrée aux motifs iridescents, elle impose, en un regard et quelques phrases, ce curieux mélange de chaleur et de raideur, s’inquiétant de savoir si votre fauteuil est suffisamment confortable et demandant dans le même temps au réceptionniste qu’il coupe la musique dans les haut-parleurs, d’un ton qui ne saurait souffrir aucune contradiction.
Attitude typiquement finlandaise, selon l’actrice («on ne prend jamais de détours»), récemment découverte par le public français avec son rôle dans les Feuilles mortes, qui a marqué le retour inespéré d’Aki Kaurismäki et a valu au cinéaste le prix spécial du jury à Cannes. Récompense qu’Alma Pöysti est allée elle-même chercher, accompagnée de son partenaire à l’écran, Jussi Vatanen.
Blondissime, regard transparent, le rire facile mais les mots toujours méticuleusement choisis – en français, langue qu’elle maîtrise parfaitement –, Alma P