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Libération
Le portrait

Ana Girardot, l’ardeur de vérité

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La comédienne à l’audace soufflante endosse dans «la Maison» le rôle d’une prostituée heureuse dans un bordel berlinois actuel.
Ana Girardot, à Paris, le 19 octobre 2022. (Romy Alizée/Libération)
par Sibylle Grandchamp et photo Romy Alizée
publié le 14 novembre 2022 à 17h52

Petit rappel dans l’oreillette. Exit les confidences d’Ana G. dans l’intimité de son boudoir. Il faut bien séparer la comédienne de l’héroïne à la liberté sexuelle assumée de la Maison, adaptation du livre d’Emma Becker revenant sur ses deux années passées dans un bordel berlinois. Un détail a pu semer le trouble : la photographe qui va tirer le portrait d’Ana Girardot côtoie les milieux TDS (travailleuses du sexe). On abandonne Justine en nuisette pour retrouver Ana en Parisienne dans un bistro animé du Xe arrondissement. Visage au naturel éclairé par un sourire à fossettes, cachemire à même la peau sous une veste en tweed oversize. A quoi bon prétendre que l’huile et l’eau ne s’amalgament jamais ? Après deux semaines de tournage, ce n’était plus un secret d’alcôve. Ana Girardot était devenue «cette autre» qui regarde les hommes dans les yeux, qui termine ses phrases sans les laisser flotter, qui ne demande pas mais qui affirme. La réalisatrice, Anissa Bonnefont, le lui fait alors savoir : «Tu n’es plus la même personne.» «Je ne me connaissais pas cet aplomb», reconnaît celle qui a accepté ce rôle «pour l’audace que ça demandait». Elle précise : «Chaque scène de sexe était un

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