Il est rare que les conseillers élyséens se laissent tirer le portrait. Quand ils sont en charge, ils s’obligent à une stricte discrétion. Hors de question d’apparaître en der de Libé où il faut montrer patte blanche et afficher son frais minois. Quand ils s’éloignent de la rue du Faubourg Saint-Honoré, soit ils se lancent en politique et deviennent vite demandeurs, soit ils rejoignent des grandes entreprises privées ou des institutions publiques et se retranchent derrière un prudent quant à soi. Anastasia Colosimo fut conseillère communication internationale entre janvier 2023 à février 2025, moment de crises inusitées en Ukraine et à Gaza. On l’a croisée dans les couloirs de Libération où elle rendait visite à sa sœur journaliste. Elle venait de quitter l’Elysée et a dit «oui» sans difficultés à l’invite lancée à la volée, scandant son acceptation d’un entrechat de ballerine en souvenir de ses dix-sept ans de danse classique.
Le personnage est intrigant. A 35 ans, elle a déjà vécu de nombreuses vies. Adolescente, elle s’épanouit dans l’étude du latin et du grec au lycée Henri-IV. A 24 ans, elle enseigne déjà la théologie politique à Sciences-Po. A 27 ans, elle publie un essai sur le blasphème. Cette brillante défense de la liberté d’expression s’avère cruciale pour la compréhension des attentats contre Charlie Hebdo. Sur les plateaux télé, sa parfaite élocution et la vivacité de ses démonstrations font impression. Elle aurait pu s’installer à dem