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Libération
Le portrait

Arié Alimi, cœur, pique, barreau

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L’avocat très engagé contre les violences policières suit avec un déchirement intime et politique la guerre entre Israël et le Hamas.
Arié Alimi à Paris, le 28 septembre 2023. (Jérôme Bonnet/Libération)
publié le 20 octobre 2023 à 16h29

Une horreur dévore le quotidien, l’actualité devient un maelström mortifère, et tout se mélange. On était venu rencontrer l’avocat Arié Alimi pour traiter des violences policières, objet central de ses luttes et de ses écrits depuis une dizaine d’années. On doit le rappeler pour parler de massacres et de guerre. Avec lui, juif de Sarcelles dont une partie de la famille vit en Israël, qui s’est engagé pour la cause palestinienne et qui s’est, parfois, tant fâché avec des amis juifs. Dans cet automne naissant où les corps tombent plus vite que les feuilles des arbres, les sanglots longs ne sont pas loin. Il dit : «Je n’ai jamais été aussi déchiré, du point de vue de mes engagements, mes convictions, mes amitiés.» Il ajoute : «Je ne peux rien faire d’autre que suivre ce qui se passe, du matin au soir. Je regarde les images. J’attends les nouvelles.»

Procédons par étapes. La première : la rencontre, deux semaines plus tôt. En terrasse, à la brasserie des Deux Palais, sur l’île de la Cité. Il est 18 heures, il commande un thé, dit qu’il boit rarement de l’alcool et mange casher. Arié Alimi, 46 ans, est l’une des principales figures à avoir contribué à faire du sujet des violences policières un débat de société, de Rémi Fraisse à