La vidéo ne dure que quelques secondes. Et nécessite une explication. «C’est une répétition de nuit au Stade de France. Je suis suspendu dans le vide, à 40 mètres de haut environ. C’est fou non ?» Le 11 août, sa silhouette, ce corps si longiligne, se glissait dans un costume doré conçu par le créateur Kévin Germanier. Une combinaison futuriste aux allures de sauterelle venue d’un autre temps, d’un autre lieu. Arthur Cadre devenait le «golden voyageur» de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques. Lumineux au cœur d’une nuée de danseurs vêtus de blanc. Avec les autres, mais différent. Un être un peu hors cadre. L’expression dépasse le jeu de mots (facile). Car à 33 ans, Arthur Cadre adore le mot «pluridisciplinaire», déteste celui d’«étiquette», et ne cesse de sortir des sentiers battus. En a-t-il conscience ? Pas si sûr à l’entendre dire fréquemment «oh, c’est naturel» ou «ça me paraît normal»…
Il a 9 ans, s’ennuie dans son village natal de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), regarde des clips à la télé, notamment Freestyler du groupe Bomfunk MC’s. A l’écran, des breakdanseurs enchaînent les figures à une vitesse folle. «J’ai compris que c’était ce que je voulais faire. Et je me suis lancé dans le breakdance. C’était naturel.» On se permet de lui faire remarquer que nous aussi on adore visionner des clips de Beyoncé, sans pour autant maîtriser son déhanché. Il se marre et enfonce le clou : «Je vous assure que je n’avais pas de prédisposition