Au nombre de quinze, ses petits-enfants chéris la surnomment «Mamy cool», notamment en référence aux massages que longtemps elle leur prodiguait «en y mettant tout son cœur, le soir, dans le noir, après dîner». Un sobriquet qui, en outre(-Quiévrain), présente l’avantage d’alléger significativement les neuf syllabes d’Astrid Ullens de Schooten Whettnall. Du reste, au seuil de la première rencontre, l’intéressée suggère illico un «Astrid» à la bonne franquette ; non sans ajouter que souvent ses interlocuteurs basculent aussi sans difficulté dans le tutoiement.
Un pas que l’on rechigne à franchir, bien que tout, dans la nature même de l’échange, vif et fécond, pourrait y inciter. La prochaine fois, peut être, fera-t-on valser l’étiquette, tant, de fait, rien d’intimidant, ni de surjoué, n’émane de madame la baronne. Une pétulante octogénaire qui, teint hâlé sur robe noire à pois blancs et lunettes assorties à grosses montures, s’en vient faire souffler sur les Rencontres d’Arles un vent de fraîcheur d’autant plus salutaire, qu’en ce premier lundi de juillet, jour d’ouverture au public de la 55e édition, la chaleur enveloppe déjà le plus grand carrefour mondial de la photographie. Où «Astrid» présente donc la crête des quelque 5 500 pièces d’une collection pourtant entamée sur le t