Vous la connaissez peut-être sous le nom de Mayane, ou peut-être de Brigitte, ce duo musical qu’elle formait avec Sylvie Hoarau jusqu’en 2021. Depuis peu, elle est redevenue elle-même, Aurélie Saada, et fière de l’être, si fière qu’elle en a fait un album, Bomboloni son premier en solo, dans lequel elle se raconte, de ses racines juives tunisiennes jusqu’aux traumatismes intimes qui ont émaillé sa vie. Un album qui suit de peu un film, Rose, sorti en salles il y a moins d’un an avec Françoise Fabian dans le rôle principal, qu’elle a écrit et réalisé et qui, déjà, disait beaucoup d’elle-même.
Son appartement du IXe arrondissement de Paris, qu’elle partage avec ses deux filles de 13 et 14 ans, est baigné de soleil ce matin-là. On y trouve un joyeux bric-à-brac, un fauteuil Emmanuelle, un piano blanc, une foule de souvenirs sur les murs et une table en bois clair sur laquelle elle cuisine les plats orientaux de son enfance pour des posts Instagram destinés à promouvoir son album. Forcément. Il porte le nom de ces beignets tunisiens d’origine italienne qui fondent sous la langue et graissent la bouche. «Donne-moi ta peine/ Je vais la cuisiner/ Cette petite chienne/ J’en ferai des beignets/ Des bomboloni/ A s’en lécher les doigts/ Tu l’oublieras/ Tu l’oublieras», chante-t-elle dans un titre délicieusement jazzy qui nous évoque un mélange de Charles Azn